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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/777

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croissement continu de degré pour mètres de profondeur, excéderait du pyromètre de Wedgwood (plus de centigrades).

3o On doit admettre que la température de du pyromètre de Wedgwood, température qui serait capable de fondre toutes les laves et une grande partie des roches connues, existe à une profondeur très-petite, eu égard au diamètre de la terre, et par exemple que cette profondeur est de moins de cinquante-cinq lieues de cinq mille mètres à Carmeaux, de trente lieues à Littry, et de vingt-trois lieues à Decise ; nombres qui correspondent à 1/23, 1/42 et 1/55 du moyen rayon terrestre.

4o Tout porte donc à croire que la masse intérieure du globe est encore douée maintenant de sa fluidité originaire, et que la terre est un astre refroidi, qui n’est éteint qu’à sa surface, ce que Descartes et Leibnitz avaient pensé.

5o Si on considère, d’ane part, la généralité que les observations de Dolomieu, sur le gisement des foyers d’éruption[1], et nos expériences sur la composition des laves[2] ont donnée aux phénomènes volcaniques, et de l’autre la rande fusibilité des matières que tous les volcans de la terre rejettent actuellement et même depuis long-temps, on devra penser que la fluidité intérieure commence, du moins sur beaucoup de points, à une profondeur notablement moindre

  1. Dolomieu ; Rapport sur ses Voyages en 1797, Journal des Mines, t. 7, p. 385.
  2. Recherches sur différents produits volcaniques, Journal des Mines, t. 21, p. 249, et t. 23, p. 55. - Mémoire sur la composition des laves de tous les âges, Journal de Physique, t. 83, p. 135.