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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/781

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écorce, et qui résultent soit de la stratification, soit de la contraction due au refroidissement progressif, soit des bouleversements qui ont eu lieu, nous sommes arrivés à reconnaître que cette écorce jouit vraisemblablement d’une certaine flexibilité. Nous avons développé les éléments de cette propriété singulière dans un Mémoire lu à l’Académie en 1816, et qui a eu le désavantage d’être présenté à une époque où les esprits n’étaient pas encore assez préparés à s’occuper du recherches de cette nature. Or cette propriété devient maintenant plus probable que jamais ; on conçoit de plus, d’après la fluidité que l’on doit attribuer aux matières centrales qui servent de support, comment la flexibilité dont il s’agit pourrait être mise en jeu, sans qu’il nous fût possible de nous en apercevoir. En effet, pour qu’un changement de figure du sphéroïde capable d’élever l’équateur d’un mètre, en raccourcissant proportionnellement l’axe de la terre, pût s’opérer, il suffirait, en ce qui concerne le plan de l’équateur, que chacune des innombrables solutions de continuité qui entrecoupent transversalement l’écorce consolidée, et que je supposerai espacées entre elles de cinq mètres, terme moyen, fût soumise à un écartement égal à la douze cent soixante-seizième partie d’un millimètre, quantité qui est excessivement petite.

14o La flexibilité probable de l’écorce de la terre est actuellement entretenue par deux principales causes, l’une générale et continuelle, l’autre locale et passagère. Cette dernière cause, considérée pendant les trente derniers siècles qui se sont écoulés, n’a ménagé aucune contrée ; quelquefois elle a secoué presqu’en même temps la vingtième partie de la surface des continents, ou bien elle a fait onduler le sol