s’y est établi, et suivant nous les quantités de cette chaleur dégagée n’étant pas en rapport constant d’un pays à un autre, on conçoit maintenant pourquoi des pays situés à la même latitude ont, toutes choses égales d’ailleurs, des climats différents, et comment Mairan, Lambert, Mayer, et d’autres physiciens, ont échoué à vouloir représenter par des formules la gradation, supposée par eux régulière, que les moyennes températures superficielles suivent de l’équateur jusqu’aux pôles. On ajoute ainsi une cause nouvelle à celles qui occasionnent les singulières inflexions que présentent les lignes isothermes.
12o Quelle que soit la nature des forces ou des événements astronomiques qui ont anciennement troublé la stabilité des continents et qui ont occasionné l’état général de dislocation et de bouleversement que nous offre la structure de l’écorce de la terre, on se figure aisément que toutes les parties de cette écorce flottant, s’il est permis de s’exprimer ainsi, autour d’une sphère parfaitement fluide, et se trouvant d’ailleurs subdivisées à l’infini par suite de la stratification, et surtout par les retraits innombrables que le refroidissement a produits dans chaque couche, ont pu être disloquées et bouleversées comme nous les voyons. Ces effets sont inexplicables si, comme on l’a supposé généralement, les couches superficielles du sol primordial se sont consolidées les dernières, et si le globe est solide jusqu’au centre.
13o Il y a long-temps qu’en considérant la fluidité probable de la masse centrale, les phénomènes des tremblements de terre, le peu d’épaisseur de l’écorce consolidée, et surtout les innombrables solutions de continuité qui partagent cette