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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/785

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ces anciennes marées terrestres ne pouvaient pas avoir moins de à mètres.

19o Le refroidissement séculaire actuel augmentant continuellement l’épaisseur de l’écorce de la terre, on peut se demander si la matière incandescente qui est soumise à cette action passe en entier à l’état solide, ou si elle est décomposée de manière à fournir des parties solides et des parties gazeuses. Ce genre de décomposition par refroidissement, cette production de gaz, n’ont rien d’improbable ; la coagulation des laves nous en offre journellement un exemple bien frappant. En admettant cette supposition, on explique très-naturellement l’origine de la matière première des tremblements de terre. Une excessive température maintient cette matière première à l’état gazeux, malgré l’influence de l’excessive pression qu’elle éprouve aux grandes profondeurs dont il s’agit. Les capricieux phénomènes des tremblements de terre tiendraient d’ailleurs à l’extrême inégalité de la surface intérieure de l’écorce de la terre.

20o Les données qui précèdent conduisent à une explication toute nouvelle des phénomènes volcaniques, explication qui paraîtra peut-être plus satisfaisante, du moins pour le très-petit nombre de personnes qui ont une idée juste et complète des éléments de la question, que toutes celles qui ont été imaginées jusqu’à présent. Ces phénomènes nous paraissent un résultat simple et naturel du refroidissement intérieur du globe, un effet purement thermométrique. La masse fluide interne est soumise à une pression croissante qui est occasionnée par deux forces dont la puissance est immense, quoique les effets soient lents et peu sensibles d’une part, l’écorce solide se contracte de plus en plus à mesure que sa