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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/790

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damment de toute autre considération, que la densité des matières centrales tient beaucoup plus à leur nature qu’à la compression : elles se sont originairement placées dans l’ordre des pesanteurs spécifiques. L’existence de l’or et du platine nous prouve qu’il peut se trouver au centre de la terre des matières ayant par leur nature une extrême densité.

23o Dès-lors il y a de la vraisemblance dans l’hypothèse de Halley, qui attribuait les actions magnétiques à l’existence d’une masse composée en grande partie de fer métallique, irrégulière, et jouissant d’un mouvement de révolution particulier au centre de la terre. Deux’ espèces de phénomènes, dont Halley n’a point eu connaissance, ajoutent à cette vraisemblance d’une part, la rotation de l’anneau de Saturne autour de cette planète peut être invoquée comme fournissant une sorte d’analogie ; et de l’autre, la nature des pierres tombées du ciel et l’existence des fers météoriques prouvent que le fer, à l’état métallique et allié de nickel, peut entrer abondamment dans la composition des masses planétaires.

24o Si l’hypothèse de Halley est admissible, elle fournit la limite de la température intérieure de la terre. Cette limite est celle de la résistance que le fer forgé, chargé d’une pression énorme, peut opposer à la fusion. On sera porté à la réduire, si on considère que les expériences de Newton, confirmées par celles de M. Barlow, ont prouvé que le fer, chauffé à la chaleur blanche, perd sa vertu magnétique ; mais d’un autre côté il ne faut pas perdre de vue qu’une excessive compression du métal doit vraisemblablement reculer de beaucoup le terme où la vertu magnétique est ainsi anéantie.

25o Enfin, dans la même hypothèse, on serait fondé à faire