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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/793

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sur la proposition de M. de Laplace[1]. Peut-être aussi conviendrait-il d’appeler le concours de tous les savants, en distribuant quelques-uns des éléments de la question en sujets de prix. La détermination de la figure de la terre a occupé l’Académie pendant plus d’un siècle ; la recherche du principe qui préside à la structure du globe, et qui régit tous les phénomènes qui en dépendent, n’est pas moins digne de ses efforts, n’est pas au-dessous des ressources de tout genre dont elle peut disposer. Le but est certainement un des plus élevés auxquels l’esprit humain puisse prétendre ; le succès intéresserait par-dessus tout la philosophie des sciences. S’il est avéré que la terre n’est point une masse inerte, comme on l’a supposé pendant si long-temps, si l’apparence d’inertie n’est due qu’à la lenteur des phénomènes et à leur faible intensité, si tout est en mouvement et en travail à l’intérieur, comme tout est en mouvement et en travail à l’extérieur, on arrive à un résultat de la plus haute importance, puisqu’il semble applicable à tous les corps célestes, et on obtient ainsi la preuve la plus puissante de l’existence du grand principe d’instabilité universelle, qui a été annoncé ou entrevu depuis long-temps par Newton et par d’autres philosophes : principe supérieur aux grandes règles que l’on s’est habitué à regarder comme constituant exclusivement les

  1. Cette mesure a été de nommer une commission de six membres (MM. de La Place, Arago, Poisson, Thénard, Gay-Lussac et Dulong), qui ont été chargés de rédiger un programme d’expériences à exécuter, pour que l’Académie fasse constater, par des expériences exactes, 1o l’état du magnétisme terrestre ; 2o la pression et la composition de l’atmosphère ; 3o la chaleur du globe à différentes profondeurs.