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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/806

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peuvent lui donner ce mouvement de rotation, on trouve eti résultat un couple. Ainsi, dès qu’on veut attacher aux mots qu’on emploie un sens net et précis, on retombe dans la considération nécessaire de nos couples. Mais alors, puisqu’il s’agit de leur composition, ce qu’il y a de plus direct, n’est pas de composer les rotations qu’ils produisent, mais de les composer eux-mêmes, comme je l’ai fait, à la manière des simples forces ; et c’est par ces couples, au contraire, appliqués, par exemple, sur une sphère homogène, qu’on aurait, en dynamique, la démonstration la plus simple et la plus précise de ce qu’on appelle la composition des mouvements de rotation. Je dis la plus précise, parce que, dans la rigueur du langage philosophique, il me semble que ce ne sont point les mouvements que l’on compose, mais bien les forces qui pourraient y donner lieu, et que l’idée nette de composition ne peut venir ici que de l’idée nette de l’équilibre. Il résulte donc de cette nouvelle discussion, que non-seulement on n’a pu arriver que par les couples à ce principe que j’ai découvert, et nommé le premier la composition des moments ; mais qu’il n’y en a pas encore d’autre démonstration que celle qui a été donnée en 1803, dans la première édition de mes Éléments de Statique.

Je n’ai plus qu’une observation à faire sur cette partie de la note de M. Poisson, qui regarde l’histoire de la découverte du plan invariable. Pour être exact, il faut dire que M. Laplace est le premier qui ait considéré ce plan dans le Système du monde, et qui lui ait donné un nom. Mais on ne peut pas dire qu’avant ce géomètre, la théorie générale du plan invariable n’était pas connue : car, comme la loi des aires ne dépend, ni de la liaison des corps, ni de leur attraction réciproque, il est évident que le même calcul ou la même transformation de coordonnées, qui avait déja fait découvrir ce