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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/834

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grandes profondeurs, suivant une ligne normale à la surface du fond.

Il est nécessaire de remarquer ici que l’accroissement de température dû à la chaleur d’origine dépend principalement de la profondeur normale. Si la surface extérieure était horizontale, on trouverait d’égales températures dans une couche horizontale inférieure : mais si la superficie de la terre solide est concave, ces couches d’égale température ne sont point horizontales, et different entièrement des couches de niveau. Elles suivent les formes sinueuses de la superficie : c’est pour cette raison que, dans l’intérieur des montagnes, la chaleur centrale peut pénétrer jusqu’à une grande hauteur. C’est un effet composé que l’on détermine par l’analyse mathématique, en ayant égard à la forme et à l’élévation absolue des masses.

Si la superficie était concave, on observerait en sens inverse un effet analogue, et cela aurait lieu dans l’hypothèse que nous considérons. Les couches d’égale température seraient concaves, et cet état continuerait de subsister si la terre n’était point recouverte par les eaux.

Concevons maintenant que ce même état ayant duré un grand nombre de siècles, on rétablisse ensuite les eaux dans le fond des mers et des lacs, et qu’elles demeurent exposées aux alternatives des saisons. Lorsque la température des couches supérieures du liquide deviendra moindre que celle des parties inférieures, quoique surpassant de quelques degrés seulement la température de la glace fondante, la densité de ces couches supérieures augmentera ; elles descendront de plus en plus, et viendront occuper le fond des bassins qu’elles