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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/103

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servations d’un grand intérêt pour cette partie de la géologie qui traite des changements que la surface de la terre a éprouvés depuis les temps historiques. Le monde savant les connaît par le grand ouvrage sur le val de Chiane que M. Fossombroni a publié en 1789, et dont il vient de donner une nouvelle édition. D’un passage de Strabon, où il est dit qu’avant d’arriver d’Arezzo à Pise, l’Arno se divise en trois branches, l’auteur avait conclu que, dans l’antiquité, l’Arno donnait un bras qui aboutissait à la Chiane ou au Clanis, et qui coulait du nord au midi vers le Tibre, au lieu qu’aujourd’hui la Chiane coule du midi au nord et tombe dans l’Arno. Pour expliquer ce changement dans le cours des eaux, il suppose qu’ensuite leur communication a été interrompue, et qu’il y a eu entre les deux rivières, pendant un certain temps, un espace plus ou moins marécageux, mais que l’Arno s’étant graduellement abaissé en creusant toujours davantage le terrain, la Chiane rompant les obstacles qui les séparaient, s’y est réunic de nouveau, dans une autre direction, et qu’au lieu d’en recevoir une partie des eaux, elle lui a porté les siennes.

M. Fossombroni a été assez heureux pour trouver une carte dessinée au xiiie siècle, dans laquelle le cours de la Chiane est encore marqué comme se dirigeant du nord au midi. ce qui a donné une pleine confirmation à sa conjecture.

Il a fait connaitre ce document important dans un Mémoire particulier, qui est inséré parmi ceux de la société italienne de Modène, et qui est à la fois une pièce pleine d’intérêt pour l’histoire et pour la géologie.

M. de Humboldt, toujours occupé de comparer sous un grand nombre de rapports les principales chaînes de mon-