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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/120

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l’on doit tracer entre les gavials et les crocodiles une ligne plus tranchée que celle qui sépare les crocodiles des caïmans. Il voudrait donc que les premiers formassent un genre, et les deux autres un second genre, divisé en deux sous-genres.

Il décrit en détail une protubérance charnue, particulière aux gavials, et qui forme à-la-fois sur leurs narines extérieures une espèce d’opercule et deux sortes de bourses. Il la croit formée d’un tissu analogue à celui que les anatomistes ont nommé érectile, et qui se trouve dans le mamelon du sein et dans les corps caverneux, et selon lui, ce tissu n’est qu’un plus riche développement de celui de la peau. Son opinion est que ces bourses des gavials ont pour usage de refouler, dans les voies de la respiration, l’air qui a été expectoré par les contractions de la poitrine, et d’établir ainsi, pendant que l’animal est sous l’eau, un mouvement de va et vient, qui dure tant que cet air n’est point assez vicié pour exiger une nouvelle inspiration. Il va jusqu’à croire qu’elles peuvent l’accumuler, le comprimer, et en faire pour l’animal, lorsqu’il veut plonger long-temps, une provision de voyage. C’est à rendre cette provision plus considérable que servent surtout les grandes vessies osseuses, décrites par M. Cuvier, qui dilatent les narines du gavial en arrière, et qui appartiennent aux ptérygoïdiens ou aux os que M. Geoffroy nomme hérisseaux.

De ces observations sur les gavials, M. Geoffroy passe à l’examen d’un crocodile fossile, trouvé aux environs de Caen. M. Cuvier, qui l’a décrit en 1824, a fait connaître qu’entre autres caractères, il a le canal nazal moins prolongé en arrière que les crocodiles et que les gavials, parce que ses os ptérygoïdiens ou hérisseaux ne se recourbent pas en dessous