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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/129

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L’auteur est tellement convaincu que l’inspiration est la cause essentielle du mouvement du sang dans les veines, qu’il regarde l’application d’une ventouse sur une plaie récemment empoisonnée comme un moyen d’empêcher l’absorption de la substance délétère. Il assure avoir réussi à arrêter ainsi, ou du moins à affaiblir beaucoup, l’effet du venin de la vipère sur de petits animaux.

On comprend, au reste, aisément que dans les animaux qui respirent sans dilater leur poitrine, comme les grenouilles, les tortues, les mollusques, c’est par des causes différentes que le sang veineux doit être porté au cœur, et que, même si l’on admettait dans son entier la théorie de M. Barry, il faudrait en trouver pour ces animaux une théorie différente.

M. Desprets a fait imprimer une partie de ses recherches sur les causes de la chaleur animale, auxquelles l’Académie a décerné un prix en 1823. Déja dans notre analyse de 1822, nous avons parlé de celle de M. Dulong sur le même sujet, d’où il résulte que la respiration ne produit pas la totalité de cette chaleur. M. Desprets les confirme, et assure que dans aucune expérience la respiration ne produit ni moins de sept dixièmes, ni plus de neuf dixièmes de la chaleur totale de l’animal. Néanmoins elle est la principale cause du développement de cette chaleur : l’assimilation, le mouvement du sang, le frottement des différentes parties, peuvent, selon l’auteur, produire la petite partie restante. Il disparaît plus d’oxygène que n’en exige l’acide carbonique produit, et surtout dans les jeunes animaux ; et l’on peut croire qu’il est employé à faire de l’eau. Dans tous les mammifères et dans tous les oiseaux, la respiration exhale de l’azote, et en plus grande quantité dans les frugivores.