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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/140

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geur, qu’on arrache d’abord à cet insecte la tête et les pieds ; qu’on lui fait ensuite un trou sous le ventre, et qu’après l’avoir vidé, on y introduit une lanière de cuir préparée pour le suspendre. Sous le rapport de la consistance plus solide de son corps et de ses élytres, soudés et formant une voûte, cet insecte a sur le scarabée sacré, l’avantage de pouvoir se conserver plus long-temps, d’être ainsi plus portatif. Mais on ignore le motif du sentiment religieux que cette peuplade nègre a conçu pour cet insecte ; car ses habitudes, à en juger d’après celles de ses congénères, sont très- différentes de celles du scarabée sacré. Il n’a avec le dernier d’autre analogie que de vivre à terre et d’être très-printanier.

M. Latreille a présenté à l’Académie une description de ce brachycère, qui se rapproche par sa taille et ses caractères de quelques espèces du cap du Bonne-Espérance, telles que le globosus, le verrucosus, etc. Celle-ci paraît inédite, et M. Latreille la désigne aussi par l’épithète de sacrée, brachycerus sacer. La description qu’il en donne fera partie de la relation du voyage de M. Cailliaud.

Tous les naturalistes connaissent les observations remarquables de Bonnet et de Degeer, par lesquelles il a été prouvé que les pucerons se reproduisent sans accouplement pendant plusieurs générations. Bonnet en a obtenu jusqu’à dix. M. Duvau a porté son attention sur ce genre singulier d’insectes. Il a constaté comme ses prédécesseurs cette succession d’accouplements par des pucerons vierges, et l’a conduite jusqu’à la onzième génération. Il croit même qu’avec des précautions on pourrait en obtenir davantage. Il a réussi à faire vivre une de ces mères jusqu’au quatre-vingt-unième jour,