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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/139

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MM. Pelletier et Huzard fils, chargés par le gouvernement d’examiner pourquoi certaines sangsues ne prennent pas à la peau, tandis que d’autres y font des plaies difficiles à guérir, ont présenté à l’Académie le résultat de leurs observations.

Ils ont reconnu qu’il y a une espèce de sangsue, fort semblable à celle qu’on emploie, mais qui n’a pas de même les mâchoires armées de petites scies tranchantes et qui ne peut entamer la peau. Cette espèce de fausse sangsue, si l’on peut l’appeler ainsi, se nourrit d’aliments qu’elle avale, et son estomac est autrement fait que dans la véritable. M. Dutrochet avait déja décrit cet animal.

Quant au plus ou moins de rapidité de la guérison des plaies, on doit l’attribuer, selon les auteurs, au tempérament du malade, et aux procédés plus ou moins convenables que l’on emploie, soit pour placer les sangsues, soit pour leur faire lâcher prise.

On savait que les anciens Égyptiens portaient au cou, en manière d’amulettes, des simulacres de l’insecte connu sous le nom de scarabée sacré ; mais nous avions ignoré jusqu’à présent qu’un autre insecte, très-différent du précédent et du genre des circulio ou charansons de Linné, et de la division de ceux avec lesquels on a formé depuis celui des brachycères, fût encore de nos jours l’objet d’une pareille superstition. C’est au courageux voyageur M. Cailliaud, de Nantes, qui a rendu des services si importants à la géographie et aux sciences naturelles, que nous devons cette connaissance. Les femmes nègres du royaume de Bertat, contrée située vers la jonction du Nil blanc et du Tourmal, portent ce petit animal au cou. Il paraît, d’après l’individu rapporté par ce voya-