thodes. Le Jardin du Roi était voisin de son collége. Il était naturel qu’il s’y promenât souvent. Les objets nombreux qu’il y vit, étendirent ses idées, l’exercèrent de plus en plus au classement et à la comparaison. Voyant un jour la foule entrer à la leçon de minéralogie de M. Daubenton, il y entra avec elle, et fut charmé d’y trouver un sujet d’étude plus analogue encore que les plantes à ses premiers goûts pour la physique.
Mais le Jardin du Roi avait un grand nombre d’élèves, et M. Daubenton beaucoup d’auditeurs qui laissèrent la botanique et la minéralogie cc qu’elles étaient. Peut-être savaient-ils l’une et l’autre mieux que M. Haüy, parce qu’ils les avaient étudiées de meilleure heure ; mais cette habitude plus longue était précisément ce qui les avait familiarisés avec des difficultés qu’ils finissaient à force d’habitude par ne plus apercevoir. Ce fut pour avoir appris ces sciences plus tard, que M. Haüy les envisagea autrement. Les contrastes, les lacunes dans la série des idées frappèrent vivement un bon esprit, qui, à l’époque de sa force, se jetait tout d’un coup dans une étude inconnue. Il s’étonnait profondément de cette constance dans les formes compliquées des fleurs, des fruits, de toutes les parties des corps organisés, et ne concevait pas que les formes des minéraux, beaucoup plus simples et pour ainsi dire toutes géométriques, ne fussent point soumises à de semblables lois ; car en ce temps-là on ne connaissait pas même encore cette espèce de demi-rapprochement que propose Romé de l’Isle, dans la seconde édition de sa Cristallographie[1]. Comment, se disait M. Haüy, la même pierre,
- ↑ Elle n’a paru qu’en 1783.