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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/157

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former de nouvelles pyramides, de nouveaux polyèdres, et envelopper le premier cristal comme d’un autre cristal où le nombre et la figure des faces extérieures pourraient différer beaucoup des faces primitives, suivant que les couches nouvelles auraient diminué de tel ou tel côté, et dans telle ou telle proportion.

Si c’était là le véritable principe de la cristallisation, il ne pouvait manquer de régner aussi dans les cristaux des autres substances ; chacune d’elles devait avoir des molécules constituantes identiques, un noyau toujours semblable à lui-même, et des lames ou des couches accessoires, produisant toutes les variétés. M. Haüy ne balance pas à mettre en pièces sa petite collection ; ses cristaux, ceux qu’il obtient de ses amis, éclatent sous le marteau. Partout il retrouve une structure fondée sur les mêmes lois. Dans le grenat, c’est un tétraèdre ; dans le spath fluor, c’est un octaèdre ; dans la pyrite, c’est un cube ; dans le gypse, dans le spath pesant, ce sont des prismes droits à quatre pans, mais dont les bases ont des angles différents, qui forment les molécules constituantes ; toujours les cristaux se brisent en lames parallèles aux faces du noyau ; les faces extérieures se laissent toujours concevoir comme résultant. du. décroissement des lames superposées, décroissement plus ou moins rapide et qui se fait tantôt par les angles, tantôt par les bords. Les faces nouvelles ne sont que de petits escaliers ou que de petites séries de pointes produites par les retraites de ces lames, mais qui paraissent planes à l’œil à cause de leur ténuité. Aucun des cristaux qu’il examine ne lui offre d’exception à sa loi. Il s’écrie une seconde fois, et avec plus d’assurance : Tout est trouvé !

Mais pour que l’assurance fût complète, une troisième con-