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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/164

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næus, Wallérius, Romé Delisle[1], de Saussure lui-même, confondaient sous le nom de schorl une multitude de pierres qui n’avaient de commun entre elles que quelque fusibilité jointe à une forme plus ou moins prismatique, et sous celui de zéolithe, une multitude d’autres dont le seul caractère distinctif était de se changer, dans les acides, en une sorte de gelée. Les schorls surtout formaient la réunion la plus hétérogène ; on y jetait en quelque sorte tous les minéraux dont on ne se faisait pas d’idées nettes, et feu M. de Lagrange, cet homme dont l’étendue des connaissances et la finesse d’esprit égalaient le génie, disait en plaisantant que le schorl était le nectaire des minéralogistes, parce que les botanistes avaient aussi l’usage d’appeler nectaire les parties de la fleur dont ils ignoraient la nature.

M. Haüy divisant mécaniquement la pierre appelée schorl blanc, est tout étonné d’y trouver le noyau et la molécule du feld-spath[2]. Feu Darcet, l’essayant sur cette indication, lui reconnaît en effet tous les caractères physiques et chimiques des feld-spaths.

Rempli d’un nouvel espoir, M. Haüy examine les autres schorls ; il découvre que cette pierre noire dont sont lardées tant de laves et que l’on nommait schorl des volcans, a son noyau en prisme oblique à base rhombe ; que le prétendu

  1. Cristallographie, tom. II, pag. 344 et suivantes.
  2. Note sur le schorl blanc, lue à l’Académie le 28 juillet 1784, imprimée dans le Journal de Physique de 1786, tom. 1, p. 63, et en 1787 dans les Mémoires de l’Académie pour 1784, p. 270.