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ÉLOGE HISTORIQUE

démontrer l’exactitude, serait infini. Il est conduit à apprécier séparément toutes les circonstances qui amènent les combinaisons à se solidifier ou à prendre l’état élastique, et les variations que ces états eux-mêmes apportent aux affinités des substances ; il montre comment la chaleur, qui naturellement devrait être contraire à l’affinité, puisqu’elle écarte les molécules, la favorise néanmoins dans certains cas, parce qu’elle détruit la cohésion qui est un autre antagoniste de cette même affinité. Elle agit alors par une sorte de diversion mais son action diffère en raison de cette atteinte plus ou moins forte qu’elle porte à la cohésion ou du plus ou moins de solubilité qu’elle donne aux diverses substances dans ses divers degrés, et voilà pourquoi les affinités réciproques changent avec les températures. La lumière est aussi au nombre des agents qui modifient les affinités. Pour estimer la force relative des acides et des alcalis, il est obligé de déterminer la quantité réelle de ces substances qui existent dans les liquides qui portent leur nom et par conséquent de les réduire à l’état de pureté, problème des plus difficiles à cause de la presque impossibilité de les priver entièrement d’eau ; et des expériences qu’il fait à ce sujet il arrive à ce résultat que l’acidité et l’alcalinité se détruisent mutuellement, ou, en d’autres termes, se saturent dans une proportion fixe non-seulement quand il s’agit de l’action d’un certain acide sur une certaine base, mais que cette proportion reste la même pour chaque acide par rapport à toutes les bases, et pour chaque base par rapport à tous les acides. L’alcalinité et l’acidité sont donc des propriétés de nature contraire, mais d’une nature toujours la même dans chacun des deux genres,