Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
cciii
DE M. LE COMTE BERTHOLLET.

qui varie selon les espèces pour l’intensité, mais qui dans chacune de ces espèces conserve toujours la même intensité, en sorte que l’acide qui prend plus ou moins de telle base pour se saturer que tel autre acide, prend aussi plus ou moins de toutes les autres bases, et toujours dans la même proportion : proposition que Richter avait déjà énoncée en d’autres termes, et qui conduira probablement encore à une nouvelle chimie, celle de l’électricité, à laquelle les travaux de MM. Davy et Berzelius ont donné un crédit qui s’accroît de jour en jour.

Je n’ai pas besoin de dire que ce résumé, dont j’ai peut-être déjà à excuser la longueur, ne donne encore qu’une idée bien sommaire et très-légère de conceptions si profondes, et dont l’objet est si vaste et si compliqué. Ce n’est pas en quelques minutes qu’il est possible d’exposer dans son ensemble une théorie qui occupe depuis vingt ans presque tous les chimistes. Les uns la défendent, les autres la combattent ou la restreignent ; mais tous l’admirent, et la chaleur même qu’ils mettent à la discuter indique assez quelle est son importance et sa grandeur.

M. Berthollet n’a cessé, même après la publication de son livre, d’envisager de ce point de vue les phénomènes chimiques. La force avec laquelle le charbon retient l’hydrogène ; les combinaisons sous lesquelles cet hydrogène en est chassé par la distillation remplirent encore ses loisirs[1] et furent dans la suite d’un grand secours à ceux qui s’occupèrent de

  1. Mémoires sur le charbon et le gaz hydrogènes carbonés, dans les Mémoires de l’Institut, tome IV.