Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forme sont également admirables, d’une foule de ces hypothèses vagues, de ces systèmes fantastiques qui ne servent qu’à le déparer. À plus forte raison un pareil langage ne pouvait-il être reçu avec approbation dans des matières telles que la physique, où déjà le calcul et l’expérience étaient depuis long-temps reconnus comme les -seules pierres de touche de la vérité. Ce n’est pas lorsqu’un esprit juste a été éclairé de ces vives lumières qu’il préférera une période compassée à une observation positive, ou une métaphore à des nombres précis. Ainsi, avec quelque talent que M. de Lacépède ait soutenu ses hypothèses, les physiciens se refusèrent à les admettre, et il ne put faire prévaloir ni son opinion que l’électricité est une combinaison du feu avec l’humidité de l’intérieur de la terre, ni celle que la rotation des corps célestes n’est qu’une modification de l’attraction ni d’autres systèmes que rien n’appuyait et que rien n’a confirmés. Mais, si la vérité nous oblige de rappeler ces erreurs de sa jeunesse, elle nous oblige de déclarer aussi qu’il.se garda d’y persister. Il n’acheva point sa Physique, et dans la suite il retira autant qu’il le put les exemplaires de ces deux ouvrages, qui en conséquence sont devenus aujourd’hui assez rares.

Heureusement pour sa gloire, Buffon qui ne pouvait avoir sur cette méthode les mêmes idées que son siècle, et qui peut-être, avec cette faiblesse trop naturelle aux vieillards trouvait dans les aberrations mêmes que nous venons de signaler un motif de plus de s’attacher à son jeune disciple, lui rendit le service de lui ouvrir une voie où il pourrait exercer son talent sans contrevenir aux lois impérieuses de la science.

Il lui proposa de continuer la partie de son Histoire natu-