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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/229

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relle qui traite des animaux ; et pour qu’il pût se livrer plus constamment aux études qu’exigeait un pareil travail, il lui offrit la place de garde et sous-démonstrateur du Cabinet du Roi, dont Daubenton le jeune venait de se démettre[1]. L’héritage était trop beau pour que M. de Lacépède ne l’acceptât pas avec une vive reconnaissance, et avec toutes ses charges, car cette place en était une et une grande. Fort assujétissante et un peu subalterne, elle correspondait mal à sa fortune et au rang qu’il s’était donné dans le monde ; et toutefois il lui suffit de l’avoir acceptée pour en remplir les devoirs avec autant de ponctualité qu’aurait pu le faire le moindre gagiste. Tout le temps qu’elle resta sur le même pied, il se tenait les jours publics dans les galeries, prêt à répondre avec sa politesse accoutumée à toutes les questions des curieux, et ne montrant pas moins d’égards aux plus pauvres personnes du peuple, qu’aux hommes les plus considérables ou aux savants les plus distingués. C’était ce que bien peu d’hommes dans sa position auraient voulu faire ; mais il le faisait pour plaire à un maître chéri, pour se rendre digne de lui succéder, et cette idée ennoblissait tout à ses yeux.

Dès 1788, quelques mois encore avant la mort de Buffon, il publia le premier volume de son Histoire des reptiles, qui comprend les quadrupèdes ovipares, et l’année suivante il donna le second, qui traite des serpents[2].

Cet ouvrage, par l’élégance du style, par l’intérêt des faits qui y sont recueillis, fut jugé digne du livre immortel auquel

  1. En 1785.
  2. Histoire naturelle générale et particulière des quadrupèdes ovipares ; 1 vol. in-4o, 1788. – Des Serpents ; 1 vol. in-4o, 1789.