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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/235

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avec le grammairien de Wailly, non moins âgé, et auteur devenu classique depuis quarante ans ; avec notre savant collègue M. Fourrier. M. de La Place lui même, et c’est tout dire, y parut d’abord comme élève, et aux côtés de pareils hommes siégeaient. des villageois qui à peine savaient lire correctement. Enfin, pour compléter l’idée que l’on doit se faire de cette réunion hétérogène, l’art d’enseigner y devait être montré par des hommes très-illustres sans doute, mais qui ne l’avaient jamais pratiqué les Volney, les Berthollet, les Bernardin de Saint-Pierre. Cependant, qui le croirait a cette conception informe produisit un grand bien, mais tout différent de celui qu’on avait eu en vue. Les hommes éclairés que la terreur avait dispersés et isolés se retrouvèrent ; ils reformèrent une masse respectable, et s’enhardirent à exprimer leurs sentiments, bien opposés à ceux qui dirigeaient la multitude et ses chefs. Ceux d’entre eux qui s’étaient cachés dans les provinces étaient accueillis comme des hommes qui viendraient d’échapper à un naufrage la considération, les prévenances les entouraient, et M. de Lacépède, outre sa part dans l’intérêt commun, avait encore celle qui lui était due comme savant distingué comme écrivain habile, et comme ami et familier de ce que le régime précédent avait eu de plus respectable.

Depuis sa démission, il n’était plus légalement membre de l’établissement du Jardin du Roi, et il n’avait pas été compris dans l’organisation que l’on en avait faite pendant son absence mais à peine fut-il permis de prononcer son nom sans danger pour lui, que ses collègues s.empressèrent de l’y faire rentrer. On créa à cet effet une chaire nouvelle affectée à l’histoire des reptiles et des poissons, en sorte qu’on lui fit