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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/241

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de 4000 espèces de poissons ; mais telle a été dans le monde entier, depuis la paix maritime, l’activité scientifique, que toutes les collections ont doublé et triplé, et qu’une ère entièrement nouvelle a commencé pour l’histoire de la nature. Cette circonstance n’ôte rien au mérite de l’écrivain qui a fait tout ce qui était possible à l’époque où il travaillait ; et tel a été M. de Lacépède. Encore aujourd’hui il n’existe sur l’histoire des poissons aucun ouvrage supérieur au sien : c’est lui que lon cite dans tous les écrits particuliers sur cette matière. Celui du naturaliste anglais George Shaw n’en est guère qu’un extrait rangé d’après le système de Linnæus. Lors même qu’on aura réuni dans un autre ouvrage les immenses matériaux qui ont été accumulés dans ces dernières années, on ne fera point oublier les morceaux brillants de coloris et pleins de sensibilité, et d’une haute philosophie, dont M. de Lacepède a enrichi le sien. La science, par sa nature, fait des progrès chaque jour ; il n’est point d’observateur qui ne puisse renchérir sur ses prédécesseurs pour les faits, ni de naturaliste qui ne puisse perfectionner leurs méthodes ; mais les grands écrivains n’en demeurent pas moins immortels.

L’Histoire naturelle des Poissons fut suivie, en 1804, de celle des Cétacées[1], qui termine le grand ensemble des animaux vertébrés. M. de Lacépède la regardait comme le plus achevé de ses ouvrages ; et en effet il y a mieux fondu que dans aucun autre la partie descriptive et historique, celle de l’organisation, et les caractères méthodiques. Son style s’y est

  1. Histoire naturelle générale et particulière des Cétacées, 1 vol. in-4o ou vol. in-12, Paris, 1804.