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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/242

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élevé en quelque sorte à proportion de la grandeur des objets : il augmente à peu près d’un tiers le nombre des espèces enregistrées avant lui dans le grand catalogue des êtres ; mais dès-lors cette partie de la science a fait aussi ses progrès. L’ouvrage posthume de Pierre Camper, et ceux de quelques autres naturalistes, en ont beaucoup éclairé l’ostéologie. Quant à l’histoire des espèces, elle présentera toujours de grandes difficultés, parce que leur taille ne permet pas de les rassembler en grand nombre dans les collections, ni d’en faire une comparaison immédiate, et on ne peut trop le redire, sans la comparaison immédiate, il n’est point de certitude en histoire naturelle.

C’était peut-être pour soustraire enfin le sort de ses travaux à cette influence de l’augmentation progressive et inévitable des connaissances, que M. de Lacépède, dans les derniers temps, les avait dirigés sur des sujets plus philosophiques, plus susceptibles de prendre une forme arrêtée, ou du moins de ne pas vieillir à chaque agrandissement de nos collections. Il méditait une histoire des âges de la nature, dans laquelle il comprenait celle de l’homme considéré dans ses développements individuels et dans ceux de son espèce. L’article de l’homme, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, est une sorte de programme, un tableau raccourci et élégant de ce qu’il avait en vue pour l’histoire physique du genre humain ; les romans[1] qu’il a publiés à la même époque n’étaient à ses yeux que des études sur notre histoire

  1. Le premier est intitulé Ellival et Caroline, 2 vol. in-12, 1816 ; et le second Charles d’Ellival et Alphonsine de Florentino, 3 vol. in-12, 1817.