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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/256

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si le méridien terrestre était elliptique, la latitude moyenne de ce même arc est telle que, dans toute son étendue, le décroissement successif des degrés devrait être sensiblement constant. L’arc de parallèle, récemment mesuré entre Bordeaux et Padoue[1], présente des phénomènes analogues ; car ses diverses parties, réduites à une même latitude, offrent dans la longueur des degrés consécutifs des différences considérables pareillement dépourvues de toute loi. Des irrégularités semblables, non moins fortes comme non moins certaines, se montrent aussi sur les diverses parties de l’arc du méridien mesuré par les Anglais dans l’Inde ; et MM. Plana et Carlini en ont trouvé de plus considérables encore dans le Piémont. Ces exemples montrent que la figure de la terre est beaucoup plus compliquée qu’on ne l’avait cru d’abord. C’est pourquoi on a cherché à affaiblir l’influence de ses irrégularités, en combinant les valeurs moyennes des degrés mesurés à des latitudes très-distantes, et les assujétissant seules aux relations elliptiques, afin d’en déduire l’aplatissement du sphéroïde, que l’on a trouvé ainsi peu différent de. Mais, d’après ce que nous venons de dire, il est évident que ce résultat n’est qu’une approximation dont il serait difficile d’apprécier l’exactitude, et qu’en tout cas il ne saurait avoir une application physique rigoureuse.

Une autre méthode de déterminer l’aplatissement du sphéroïde, que je considérerai comme la seconde dans l’ordre logique, quoiqu’elle ne soit pas telle dans l’ordre historique, c’est celle qui le conclut de l’influence qu’il exerce sur les

  1. Mémoire sur la mesure d’un arc de parallèle moyen entre l’équateur et le pôle. Connaissance des temps pour 1829, page 290.