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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/313

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maux. Toutefois, elle fut assez bien établie pour que Sténon, dans son prodrome de solido in solidum (p. 55), dît que l’expérience apprend que les huîtres et les autres testacés naissent d’œufs et non de la putréfaction.

Dès avant cette époque, on voit commencer l’opinion que les conques pouvaient bien avoir des sexes. En effet, on trouve rapporté dans Élien, qu’il y a dans la mer Rouge des conques qui se joignent l’une à l’autre d’une manière tellement intime que leurs dents s’unissent parfaitement : ce que Fulgence dans sa mythologie adopta, lorsqu’il dit que les conques marines se mêlent ensemble par tout leur corps dans le coït.

Gassendi, qui renouvela un certain nombre des idées admises par les anciens ; modifia aussi un peu leur manière de voir au sujet de la génération des bivalves. Il établit, en effet, que les testacés et les zoophytes renaissent dans les lieux où d’autres avaient vécu, parce que quelques particules primitives d’humus sont en elles, ou parce que, dans les cendres du cadavre putréfié, il est une certaine disposition, quoique occulte, à la nouvelle et perpétuelle génération d’individus semblables.

Bonanni, dans son ouvrage intitulé : Amusements de l’esprit et des yeux, discuta la question dans un article ex professo, et renouvela tout simplement l’hypothèse d’Aristote. C’est alors que, dans le but de faire voir combien elle est dépourvue de vérité et de vraisemblance, Leuwenhoek entreprit les premières recherches positives qui aient été faites sur la génération des bivalves.

La première espèce qu’il observa fut la moule comestible, si commune sur les côtes de la Belgique qu’il habitait. C’est ce qu’on peut voir dans sa lettre quatre-vingt-troisième,écrite