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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/34

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stante, et c'est ainsi que les feuilles sont mises en contact. Si maintenant on fait tomber sur l’un des disques métalliques les rayons solaires réunis au foyer d'une lentille, on voit aussitôt le disque mobile s’éloigner de l’autre jusqu’à la distance d'un centimètre et au-delà, et rester à cette distance, nonobstant la force directrice qui tend à ramener les feuilles au contact. L’effet cesse graduellement lorsqu’on cesse d'échauffer les disques. L’auteur de cette expérience pense que la force répulsive qui se manifeste ne peut résulter ici de l’action électrique, parce que le disque fixé est en communication métallique avec le sol ; d'où il suit qu’il attirerait toujours le disque mobile, si celui-ci était électrisé par les rayons solaires. Il juge aussi, d'après ce qui a lieu lorsqu’on fait rentrer l’air peu à peu, que le fait observé n’est point dû aux courants d'air que la chaleur pourrait occasionner. Enfin il n’attribue pas ce fait à une action magnétique provenant des rayons solaires ; ou du moins il n’y trouve pas les caractères ordinaires des effets magnétiques connus. Il regarde donc la répulsion des disques très-minces et fortement échauffés comme un effet de cette force propre de la chaleur qui produit la dilatation et la pression dans les matières solides ou aériformes. Lorsque les lames ont une épaisseur beaucoup plus grande, M. Fresnel a observé, au contraire, des effets d'attraction moins sensibles à la vérité, mais que l’on ne peut révoquer en doute : des occupations urgentes ne lui ont pas laissé le loisir de suivre ces premières expériences. Il les propose à l’attention et aux recherches des physiciens. L’auteur cite, au commencement de son Mémoire, une première observation dont on est redevable à M. Guillaume Libri, et qui a donné lieu à ces nouvelles expériences sur l’action répulsive .