Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/422

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volume d’eau de ses biefs inférieurs dans son bief culminant.

Il reste, par conséquent, démontré qu’en opérant sur la chute des écluses une réduction convenable, on peut obtenir telle économie que l’on voudra sur la consommation d’eau que la navigation exige ; et cette économie est la première de toutes celles qu’on doit rechercher, puisque, par elle seule, il devient possible d’ouvrir des communications navigables à travers des contrées où l’on serait forcé de renoncer à jamais à l’avantage de ces communications, si, pour les entretenir, il fallait un volume d’eau supérieur à celui que la nature ya mis à notre disposition.

(2) Cependant, quelque importante que soit l’économie d’eau sur les canaux de navigation, ce n’est pas la seule qu’on doive se proposer ; l’étendue des sacrifices, auxquels il est permis de se déterminer pour l’obtenir, n’est point sans limite. Si, par exemple, dans cette vue, l’on dépensait des capitaux dont les intérêts fussent plus considérables que les revenus du canal, tels qu’on en aurait joui en se conformant, dans son exécution, aux règles pratiques qu’on a suivies jusqu’à présent, on conçoit qu’il serait avantageux de s’en tenir à ces règles ; et notre théorie, sans rien perdre de la rigueur mathématique qui la caractérise, se rangerait parmi ces vérités spéculatives qu’il est toujours bon de connaître, mais qui n’ont d’application utile aux besoins de la vie sociale que dans des circonstances hypothétiques, ou, du moins, dans un nombre de cas très-restreints.

(3) Ces réflexions ont dû se présenter naturellement à l’esprit de ceux qui n’ont point eu l’occasion ou la volonté d’approfondir la matière, et ils ont dit :

Puisque l’économie d’eau que produirait l’adoption de la