Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/423

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nouvelle théorie des canaux navigables n’est due qu’à la réduction de chute de leurs écluses, et que, d’un autre côté, par l’effet de cette réduction, le nombre de ces écluses devient nécessairement plus grand entre deux points fixes, n’est-il pas à craindre, en multipliant ainsi ces ouvrages, d’augmenter tellement les dépenses de leur construction, que le montant n’en excède l’évaluation, que l’on peut toujours faire en argent, du volume d’eau qu’on aura économisé ?

Cette objection mérite d’être examinée, et c’est à sa discussion qu’est exclusivement consacré le Mémoire que j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui à l’Académie.

(4) L’établissement d’un canal de navigation exige l’exécution de deux sortes d’ouvrages : Les uns sont relatifs aux fouilles, et aux mouvements de terre indispensables à la formation de son lit, suivant la distribution de sa pente et la section transversale qui lui est assignée ; les autres, que l’on désigne généralement par la dénomination d’ouvrages d’art, consistent principalement en écluses, ponts, aquéducs, etc.

Les écluses seront les seuls ouvrages d’art que nous considérerons ici.

(5) Les fouilles et les mouvements de terre que nécessite l’ouverture d’un canal présentent ordinairement moins de difficultés que les ouvrages de maçonnerie et de charpente ; mais ils exigent toujours une quantité de travail, ou de journées d’homme, c’est-à-dire une dépense d’argent plus ou moins considérable. Il convient donc de rechercher, d’abord, comment la chute et la distribution des écluses peuvent influer sur la dépense des terrassements d’un canal quelconque, entre deux points déterminés de sa longueur.