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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/460

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Les terrassements et les ouvrages d’art d’un canal navigable constituent deux espèces distinctes de travaux, que nous avons considérées séparément.

Quant aux premières, il est essentiel de remarquer que certains terrassements sont d’une exécution nécessaire pour l’établissement d’un canal artificiel entre deux points fixes et suivant une direction donnée : ainsi il faudra ouvrir une tranchée profonde ou pratiquer un percement souterrain si cette direction passe du bassin d’une rivière dans le bassin d’une autre ; il faudra de même établir le lit du canal sur un remblai plus ou moins élevé si cette direction traverse quelque vallée.

La distribution et la chute des écluses n’ont par conséquent d’influence sur la valeur des terrassements qu’à compter de la surface moyenne du sol naturel ou factice au-dessus ou au-dessous duquel le lit du canal doit être établi.

(60) Cela posé, si l’on divise la dépense totale des terrassements d’un canal de navigation en deux parts, l’une occasionnée par la fouille et la charge des terres, l’autre par leur transport parallèlement à l’axe du canal, on trouve que la première de ces dépenses partielles est proportionnelle à la chute des écluses, et la seconde au carré de cette chute ; d’où il suit que la dépense totale des terrassements d’un canal quelconque diminue toujours plus rapidement que la chute des écluses ne décroît, de sorte que cette chute étant réduite au tiers, la dépense dont il s’agit devient nécessairement plus de trois fois moindre ; ce qui aurait eu lieu, par exemple, au canal de Saint-Denis si chaque écluse de eût été réduite à de chute.

(61) Passant ensuite aux ouvrages d’art et bornant notre