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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/48

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des batteries à tranchées pour la défense des angles saillants de la fortification ; elles ont été établies pour la première fois dans la place de Schelestadt. Il proposa ensuite des expériences de même genre contre les bordages des vaisseaux. Les projectiles, en pénétrant et éclatant dans les bois, les brisèrent entièrement et les enflammèrent.

Les événements qui déterminèrent l’aile droite de l’armée française d'Italie à occuper la ligne retranchée de Borghetto, offrirent à l’auteur l’occasion de faire usage des projectiles creux lancés par les canons ; cette application eut lieu pendant la durée de la campagne. Le Mémoire rappelle les propositions et les recherches qui ont été faites ultérieurement par différentes personnes, et cite les ouvrages qui peuvent être consultés avec fruit sur cette matière. Ainsi ce Mémoire fait connaître l’origine et les progrès d'une branche importante de la science de l’artilleur.

Les efforts continuels des nations rivales pour perfectionner les différentes espèces d'armes et tous les moyens d'attaque et de défense, obligent à des efforts semblables ; et l’on ne pourrait négliger cette étude sans manquer aux intérêts essentiels de l’État. Le Mémoire dont nous venons d'indiquer l’objet, rappelle un fait particulier qui, sans intéresser directement les sciences, peint le caractère moral d'un officier français qui les avait cultivées. Le général d'artillerie Duteil, qui avait été commandant de l’école de Metz, et dont les qualités personnelles et les honorables services lui avaient mérité l’estime et la reconnaissance publiques, fut compris, après le siége de Lyon, sur la liste fatale des condamnations. Les sollicitations de ses nombreux amis obtinrent qu’il serait épargné ; mais on exigeait qu’il dé-