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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/49

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clarat n’avoir point servi pendant le siége, et l’on s’en rapportait à sa déclaration. Il ne put la faire, parce quelle aurait été contraire à la vérité ; il refusa et fut conduit à la mort.

M. Navier a continué les recherches qu’il avait présentées en 1822 à l’Académie, concernant les mouvements des fluides appelés incompressibles. Il perfectionne dans ce Mémoire la théorie analytique du mouvement des fluides en y introduisant la considération des forces moléculaires qui produisent l’adhérence observée entre les parties de ces corps. Les effets de cette adhérence deviennent très-sensibles dans divers cas, et particulièrement lorsque les fluides coulent dans des tuyaux dont le diamètre est très-petit et la longueur très-grande. Les solutions fondées sur la supposition d'une mobilité parfaite des molécules conduisent dans des cas semblables à des résultats très-différents de ceux que l’expérience a fait connaître. Les recherches dont il s’agit ont donc un objet déterminé , qui est l’interprétation de phénomènes subsistants. Après un examen attentif des effets connus, l’auteur conclut que ces effets indiquent l’existence d'une propriété particulière des liquides, consistant en ce que si les molécules très-voisines sont déplacées les unes par rapport aux antres, il s’établit entre elles des forces d'attraction lorsque la distance des molécules augmente, ou de répulsion lorsque la distance des molécules diminue. Des actions semblables s’établissent aussi entre les parties du fluide et celles des parois solides dans lesquelles il est contenu. L’auteur a soumis au calcul les effets de ces forces que l’on n’avait point encore exprimées en formant les équations générales du