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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/87

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rapidement sous des aspects variés et jusque-là inconnus. On a pénétré dans les régions où se forment les météores. Les aéronautes plongés dans les nuages ont cessé entièrement d’apercevoir la terre. Deux de ces navigateurs aériens ont passé d’Angleterre sur la côte de France ; un autre est resté toute une nuit au milieu des éclairs, porté alternativement d’une nuée à l’autre durant l’orage le plus violent. On a observé les qualités physiques de l’air, la nature et les effets de l’électricité dans les plus hautes régions de l’atmosphère.

On a reconnu que la force magnétique terrestre ne subi point de variation sensible lorsqu’on s’éloigne de la terre, ce qui était jusque-là ou contredit ou incertain. On a puisé l’air de ces régions élevées, pour le comparer à celui que nous respirons à la surface du globe ; on l’a trouvé partout formé des mêmes principes, selon des proportions qui sont exactement les mêmes.

Un des plus grands physiciens de l’Europe s’est élevé seul dans une frêle nacelle, à la hauteur prodigieuse de 22,000 pieds, qui surpasse celle des montagnes les plus élevées, si l’on excepte l’ancien Imaus. Son thermomètre, qui à la surface marquait degrés, s’est abaissé dans ce nouvel observatoire à 1/2 au-dessous de la température de la glace fondante aucun homme n’est parvenu à une aussi grande distance de la terre.

On a constaté ainsi et mesuré le décroissement rapide que subit la température, quoique l’on ne s’éloigne du globe terrestre qu’à une distance incomparablement plus petite que son diamètre. L’étude mathématique des phénomènes de la chaleur nous apprend aujourd’hui que ce décroissement a une limite certaine que nous pouvons calculer : elle diffère peu de au dessous de zéro.