Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de M. Charles, il faut consulter les nombreux rapports auxquels il a participé, et qui intéressent la physique, les procédés de l’industrie et les arts ; il était toujours désigné pour coopérer aux travaux communs à l’Académie des sciences et à celle des beaux-arts. On peut dire qu’il était notre commissaire perpétuel auprès de cette Académie.

J’ai fait connaître, dans ce discours, les premiers essais de M. Charles, ses succès, les contradictions, les peines qui ont troublé sa vie, les dangers qu’il a courus. Il me reste, Messieurs, à rappeler de plus longues douleurs, et des dangers, hélas ! inévitables. Il avait ressenti depuis plusieurs années les attaques de la pierre ; ce mal fit des progrès rapides et désespérants ; il dépassa bientôt toutes les ressources de l’art. M. Charles endura avec résignation une opération qui était presque sans espoir ; les sciences le perdirent trois jours après.

Les témoins de ses derniers instants se rappelleront toujours ce mélange inaccoutumé de sérénité et de douleurs, et ces paroles si ingénieuses qu’interrompaient des souffrances cruelles. La tendre piété de sa famille. les beaux-arts toujours fidèles, l’amitié, l’avaient consolé dans le cours de sa vie ; nous l’avons entendu dire qu’il allait mourir sans regret, parce qu’il espérait de n’être pas entièrement oublié de ses amis les sciences honorent sa mémoire ; sa famille consacre le souvenir de ses vertus ; tous ceux qui ont pu le connaître se plaisent à s’entretenir de ses talents, de son caractère noble, aimable et généreux ; ses derniers souhaits sont accomplis.

Charles a eu pour successeur à l’Académie, dans la section de physique M. Fresnel, qu’une mort prématurée a enlevé