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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/114

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gnes, ou en travers de leurs crêtes, seuls passages par lesquels puissent être conduits les canaux artificiels et points principaux que l’ingénieur doit prendre en considération dans les ouvrages destinés à la défense d’un pays.

Il trouve que ces dépressions considérées topographiquement sont toujours comprises entre quatre cours d’eau opposés deux à deux, qui se réunissent latéralement aussi deux à deux, pour se rendre par un cours commun dans leurs récipients respectifs, sans toutefois qu’elles donnent origine à ces cours d’eau : différentes en cela des cols, qui sont aussi des dépressions dans le faîte d’une chaîne principale, mais à l’origine de deux cours d’eau opposés ; et ce caractère les fait reconnaître aisément, sur les cartes où les rivières sont bien indiquées. Ces dépressions sont limitées dans l’espace par une courbe concave dont le point le plus bas est en même temps le point le plus élevé d’une courbe convexe perpendiculaire à la première, et le point où ces deux courbes se rencontrent est le point de partage des canaux navigables. Tel est le Valdieu, entre les Vosges et le Jura, où le passage du canal du Rhône au Rhin pouvait se faire par la ligne la plus courte et avec le plus petit nombre d’écluses. Offrant en même temps la communication la plus directe entre le débouché du Rhin à Bâle, et l’intérieur de la France, cette dépression devait fixer l’attention des ingénieurs ; et c’est avec une grande prévoyance que Vauban y avait placé la forteresse de Belfort, et que l’on s’occupe aujourd’hui d’en agrandir et d’en renforcer la citadelle.

Le fond de la mer a ses dépressions comme la surface des continents, et tel est le fond du détroit du Pas de Calais. Le point qui correspond à la profondeur de seize brasses