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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/115

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en fait le seuil ; à partir de là dans les deux directions, la mer devient à la fois plus profonde et plus large ; et si les eaux s’abaissaient de soixante-deux brasses, on aurait à découvert entre la France et l’Angleterre une dépression semblable à celle qui sépare les Vosges et le Jura. Les rivières qui maintenant se jettent de part et d’autre dans cette mer, se réuniraient deux à deux en suivant les lignes de la plus grande pente dans un canal commun : les unes, telles que la Stoure et l’Aa, coulant vers le nord ; et les deux autres, le Rother et le Vimereu, vers le sud.

Si au contraire les eaux s’élevaient de deux cents mètres, et de manière à découvrir la dépression que l’on observe entre la montagne Noire, qui est une branche des Cevennes, et le revers de la chaîne secondaire des Pyrénées, dépression où est le point de partage du canal de Languedoc, elle deviendrait un détroit maritime plus ou moins semblable à celui de Calais.

L’auteur, après ces considérations purement topographiques, traite des dépressions sous le point de vue minéralogique. Ayant examiné avec M. Daubuisson celle où est le point de partage du canal de Languedoc, et qui est formée par des branches des Cevennes et des Pyrénées, il a trouvé du côté des Cevennes des granits, des gneiss, des marbres salins, des schistes, etc.; du côté des Pyrénées, des grès à pâte calcaire, des marnes arénacées, des poudingues à pâte marneuse ; et dans l’intervalle déprimé, des terrains de sédiment ou mollasses, contenant du calcaire commun.

La dépression d’entre les Vosges et le Jura lui a offert des phénomènes analogues : du côté des Vosges sont des