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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/147

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observations seront nécessaires pour fixer les idées à ce sujet.

Ces savants voyageurs ont fait une étude particulière des animaux de ce lithophyte, composé de tuyaux parallèles que l’on connaît sous le nom d’orgue (tubipora musica, l. ). On les avait crus long-temps de la classe des vers articulés ; mais M. Cuvier a reconnu que ce sont des hydres. Leur couleur est d’un beau vert, leur enveloppe pierreuse d’un beau rouge ; chacun d’eux est contenu dans un sac membraneux, dont les bords se continuent en se réfléchissant avec ceux du tube pierreux dans lequel il est enfermé, et l’hydre peut ou s’y enfoncer et s’y cacher tout-à-fait, ou se développer et en faire sortir ses tentacules au nombre de huit. Dans le fond du sac pénètrent des filaments chargés de grains qui paraissent être des œeufs. Le tube pierreux s’allonge par degrés, et d’espace en espace, il se dilate en un bord horizontal qui, s’unissant à ceux des tubes voisins, forme des cloisons qui unissent ensemble tous ces tuyaux.

MM. Quoy et Gaymard sont repartis cette année pour une autre expédition scientifique, commandée par le capitaine Durville. Un calme qui les a retenus quelque temps dans la baie d’Algésiras, leur a donné occasion d’envoyer à Paris les prémices de leurs récoltes, et ils ont adressé à l’Académie un Mémoire fort intéressant, où parmi plusieurs objets dignes d’attention, ils font connaître une tribu presque entièrement nouvelle de zoophytes, dont chaque espèce à des individus de deux formes, qui se tiennent toujours deux à deux, et en partie enchâssés l’un dans l’autre. M. Bory-St.-Vincent avait déjà décrit, mais fort sommairement, un de ces animaux, et M. Cuvier l’avait rangé dans son règne