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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/151

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précédentes analyses, que des voyageurs prétendent qu’ils produisent des œufs, et non des petits vivants. M. Meckel, savant professeur d’anatomie à Halle, qui a publié sur l’ornithorinque une discussion anatomique très-détaillée et ornée de beaucoup de belles planches, croit en avoir découvert les mamelles. Il a vu dans une femelle d’ornithorinque, entre les muscles de l’abdomen et la peau, de chaque côté un grand appareil glanduleux presque aussi étendu que ces muscles, et dont les conduits excréteurs aboutissaient tous à un petit disque placé de chaque côté presque à égale distance entre l’extrémité antérieure et la postérieure. C’est à cet appareil qu’il a attribué la fonction de sécréter le lait. M. Geoffroy Saint-Hilaire a pensé au contraire que ce pourrait être un organe analogue à ceux que l’on voit sur les flancs des musaraignes, qui sont surtout fort développés dans les grandes musaraignes des Indes, et qui sécrètent une onctuosité odorante qui caractérise ce genre de petits animaux. C’est une discussion qui ne pourra guère être vidée que par ceux qui observeront l’animal vivant et après le part : cependant M. de Blainville a fait remarquer que le mâle n’ayant point cet appareil aussi développé que la femelle, cette circonstance pourrait paraître favorable à l’opinion de M. Meckel.

Le mâle de l’ornithorinque a le talon armé d’un ergot osseux et corné très-pointu, percé d’ụn canal par où il paraît qu’il verse dans les plaies que font ses piqûres une liqueur venimeuse. M. de Blainville avait décrit ce canal il y a quelque temps ; et M. Meckel, dans sa description anatomique, a bien fait connaître la glande qui produit cette liqueur : elle est volumineuse, placée à la face interne