Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/252

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més de molécules disjointes, il se présente trois cas différents dans la nature : 1o Les molécules sont distribuées régulièrement, et, en général, inégalement resserrées en différents sens autour de chaque point ; c’est le cas des corps cristallisés. 2o Elles sont irrégulièrement distribuées ; mais leur intervalle moyen reste toujours égal en tous sens autour d’un même point, quelles que soient les pressions extérieures ; ce cas est celui des fluides parfaits. 3o La même disposition a lieu dans les corps solides élastiques et non-cristallisés qui ne sont soumis à aucune force donnée ; mais leurs molécules se resserrent ou s’écartent inégalement en différents sens autour de chaque point, lorsque des forces de directions données agissent sur ces corps.

(3) Les fluides qu’on appelle incompressibles, ne le sont pas rigoureusement ; les liquides qui résistent le plus aux pressions extérieures, se compriment néanmoins d’une manière notable, lorsqu’on emploie des forces suffisantes. Ces corps, aussi bien que les fluides aériformes, sont parfaitement élastiques, c’est-à-dire, qu’ils reviennent exactement à leur volume primitif, dès que les forces qui les avaient comprimés, ont cessé d’agir. La même chose n’a pas lieu à l’égard des corps solides : quand le degré de compression est extrêmement petit, on peut bien supposer qu’ils sont tous élastiques ; mais mais si la compression est un peu considérable, un grand nombre de corps conserve la forme qu’elle leur a donnée ; et alors il arrive que dans ces corps, qui ne sont plus élastiques, la partie secondaire de l’action moléculaire, suffit pour maintenir leurs molécules à des distances moins grandes dans un sens que dans un autre autour de chaque point, sans le secours d’aucune force extérieure. Les corps