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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/253

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de cette nature pouvant conserver des formes différentes pour un même système de forces données, ou les mêmes formes pour des forces différentes, il n’y a pas lieu de chercher à déterminer par le calcul les lois de leur équilibre et de leur mouvement ; et c’est pour cela que je n’ai considéré que les corps solides élastiques, dans le Mémoire cité au commencement de celui-ci.

Un liquide peut aussi perdre sa fluidité parfaite, par l’effet d’une très-forte compression. C’est, sans doute, ce qui arrive dans la couche d’eau, par exemple, qui s’attache à la surface d’un corps solide, susceptible d’être mouillé par ce liquide. En effet, quoique cette couche soit très-mince, cependant son épaisseur est appréciable, et par conséquent extrêmement grande, eu égard au rayon d’activité, soit des molécules du corps, soit des molécules fluides. Or, en la supposant à l’état de fluidité parfaite, et la plaçant dans une situation verticale, elle devrait s’écouler pour obéir à la pesanteur, d’après les lois de l’hydrostatique, et se réduire à une épaisseur insensible ; mais en divisant son épaisseur sensible en parties insensibles, on peut concevoir que l’action immédiate du corps comprime fortement la partie qui le touche, celle-ci la suivante, et ainsi de suite ; et dans cet état, les molécules de l’eau peuvent être assez rapprochées pour que la partie secondaire de leur action mutuelle soit devenue sensible, en sorte que l’eau, ainsi comprimée, doive être considérée comme un liquide visqueux, auquel ne sont plus applicables les lois ordinaires de l’équilibre des fluides parfaits. Cela suppose l’action comprimante du corps solide mouillé par l’eau, extraordinairement puissante ; car les pressions les plus considérables auxquelles on ait soumis les