Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/553

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écartée, en plus ou en moins, de sa valeur moyenne. Nous pouvons donc conclure qu’à l’époque actuelle et pour la France entière, la probabilité d’une naissance masculine n’éprouve que de très-petites variations d’une année à une autre, et prendre pour sa valeur, la moyenne des dix années que nous avons considérées , c’est-à-dire, Dans l’ignorance où nous sommes de la cause qui rend prépondérantes les naissances des garçons, ce sera l’expérience seule qui pourra décider si cette probabilité variera davantage par la suite, ou si elle demeurera à peu près constante. L’observation ne nous a pas encore appris si elle change dans une même année avec les saisons ; nous ne savons pas non plus si elle est la même chez les différentes nations ;n ous savons seulement qu’elle dépend de l’état de la société, puisque le nombre des naissances hors de mariage influe sensiblement sur la proportion des naissances masculines et féminines.

(28) La détermination du rapport qui existe entre les naissances annuelles des deux sexes dans une grande population peut aussi être considérée comme un problème relatif à cette partie du calcul des hasards qui traite du résultat moyen des observations et de son degré de probabilité. Pour cela, il faudrait supposer 1o qu’il existe une valeur de ce rapport, telle que des écarts égaux en plus ou en moins, soient également probables ; 2o que cette valeur inconnue demeure constante pendant toute la série des observations. On prendrait alors pour cette valeur, le résultat moyen d’une longue suite d’années ; et le calcul ferait connaître, d’après l’ensemble des observations, la probabilité que l’excès de ce résultat sur la valeur exacte, est compris entre des limites données. Le calcul fournirait aussi des conditions auxquelles les ob-