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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/84

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plète, en discutant sous le même point de vue l’ensemble des observations d’inclinaison faites en pleine mer dans les régions équinoxiales. Les journaux tenus à bord de l’Uranie et de la Coquille renferment tous les éléments de ce travail, l’un des plus importants que l’on puisse maintenant entreprendre sur les phénomènes du magnétisme terrestre. Il paraîtrait, en effet, que c’est la forme et la position de la ligne sans inclinaison qui règlent d’un pôle à l’autre, dans quel sens, en chaque lieu, les variations annuelles de l’aiguille aimantée se manifesteront. Cette conjecture, en tant qu’il est question du changement d’inclinaison, se trouve consignée dans l’intéressant Mémoire de M. Morlet, auquel l’Académie, il y a déjà quelques années, a donné de son approbation. Si l’on appelle latitude magnétique d’un point, la distance angulaire de ce point à la ligne sans inclinaison mesurée sur le méridien magnétique considéré comme un grand cercle, on trouvera en général, suivant M. Morlet, que l’inclinaison de l’aiguille diminue là où le mouvement de translation de l’équateur tend à diminuer la latitude magnétique ; et qu’elle augmente, au contraire, partout où la latitude magnétique s’agrandit. Quelques lieux, tels que la Nouvelle-Hollande, Ténériffe, etc., lui paraissaient néanmoins faire exception. Les observations recueillies dans les voyages de l’Uranie et de la Coquille ont permis de soumettre cette règle à un plus grand nombre de vérifications, et de reconnaître qu’elle s’accorde avec l’expérience d’une manière fort remarquable, même dans les stations que M. Morlet avait exceptées. On voit de cette manière que si l’inclinaison sud augmente rapidement à Sainte-Hélène pendant que l’inclinaison nord diminue rapidement