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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/840

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d’une seconde coudée à la suite de la première : il était donc nécessaire de rendre fixe l’extrémité de celle-ci. Or, il est évident que le moyen le plus simple d’y parvenir consistait à poser transversalement à cette extrémité un ou plusieurs doigts de l’autre main, au-delà desquels on appliquait la même coudée qui avait été posée en-deçà ; on rapportait de nouveau les doigts transversaux à l’extrémité de cette seconde coudée, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on eût atteint la dernière limite de l’intervalle dont on voulait déterminer la longueur.

Il suffit de la moindre attention pour reconnaître, dans cette manière de mesurer, un procédé indiqué par la nature elle-même, et le seul que l’on pût employer avant l’invention des mesures portatives ; mais on voit en même temps, qu’en opérant ainsi, l’unité de mesure, au lieu d’être égale à la coudée naturelle seulement, était égale à cette même coudée augmentée de la largeur des doigts que l’on avait posés transversalement pour servir de point de départ à l’unité de mesure suivante.

Observons ici que le nombre de ces doigts ajoutés à la coudée naturelle ne fut point arbitraire. Il convenait, en effet, que cette longueur additionnelle fût constante et représentât une partie aliquote de la coudée ; et comme on savait qu’elle contenait six palmes, tandis qu’il aurait été peut-être difficile de dire combien de fois la largeur de chacun des doigts pris séparément y était contenue, on trouva plus simple et plus commode d’y ajouter un palme entier, que d’y ajouter un doigt seulement, ou une fraction quelconque du palme.

Ainsi l’unité de mesure primitive fut composée de sept palmes, ou de vingt-huit doigts ; savoir, des six palmes de