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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/839

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mité parfaite dans les mesures usuelles, on rapportait à la longueur de l’avant-bras et de la main étendue toutes les longueurs que l’on voulait déterminer ; procédé simple et naturel auquel chacun pouvait, sans embarras, recourir à chaque instant, et que suivent encore les tribus d’Arabes pasteurs et la plupart des paysans de l’Égypte.

Le travers ou la largeur de la main, que l’on désigna sous le nom de palme, et les quatre doigts qui le composent, fournirent les divisions et les sous-divisions de la coudée naturelle. On avait, en effet, reconnu qu’elle contenait six palmes, ou vingt-quatre doigts[1] ; mais cette division, quoique extrêmement commode, ne fut pas la première employée.

Pour s’en convaincre, que l’on remonte à cette époque, où l’on ne connaissait point encore les mesures portatives, réglées sur un étalon légal, et que l’on se représente, pendant un instant, celui qui était obligé de rapporter à la longueur de sa propre coudée les intervalles qu’il avait à mesurer.

Lorsque ces intervalles avaient plus d’une coudée de longueur, il fallait appliquer sur eux, plusieurs fois de suite, l’unité de mesure. Ainsi, en partant de l’une des extrémités de la ligne à mesurer, comme d’un point fixe, et posant le coude sur ce point, on appliquait le long de cette ligne l’un des avant-bras et la main étendue ; ce qui formait la longueur d’une première coudée naturelle.

L’opération, pour être continuée, exigeait l’application

  1. Cubitumque animadverterunt (antiqui) ex sex palmis constare, digitisque viginti quatuor. (Vitr., lib. III, cap. i.)