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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/845

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mesure géodésique de stades, comprise entre les parallèles d’Alexandrie et de Syène un degré de précision à peu près équivalent.

Ces observations de latitude et ces opérations conduisirent Ératosthènes à donner stades de longueur au degré terrestre.

Tout le monde convient d’ailleurs que les différentes mesures itinéraires désignées par les anciens sous le nom de stades étaient toutes composées de six cents pieds, et que leurs longueurs respectives étaient proportionnelles aux divers pieds qui leur servaient d’éléments : si donc la demi-coudée d’Éléphantine désignée par Pline sous le nom de pied était une mesure usuelle en Égypte, il était naturel de penser que le stade d’Ératosthènes était formé de demi-coudées égyptiennes.

Partant de cette hypothèse on trouve pour la longueur de ce stade mètres 1/10 et pour le degré terrestre de stades mètres.

Mais on sait que Bouguer trouva sous l’équateur le degré du méridien terrestre de mètres, et que dans ces derniers temps MM. Delambre et Méchain l’ont trouvé de mètres à la latitude moyenne de degrés.

Le degré d’Ératosthènes mesuré sous le tropique serait donc de mètres plus long que celui de Bouguer sous l’équateur, et de mètres plus court que celui de MM. Delambre et Méchain sous le milieu de la zone tempérée ; ce qui s’accorde à la fois avec l’irrégularité remarquée entre la longueur des degrés terrestres et la loi discontinue de leur décroissement des pôles à l’équateur.

Le savoir d’Ératosthènes, sur lequel est fondée la réputation prodigieuse dont il a joui, et la coincïdence remarquable