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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/848

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revue, il n’a cru devoir faire aucune mention de la coudée Nilométrique d’Eléphantine.

D’un autre côté, la découverte d’un étalon de mesure antique est toujours une espèce de bonne fortune, qui n’exige pour l’ordinaire aucun frais d’érudition de la part de celui auquel elle est due ; peut-être même cette sorte de découverte aurait-elle aux yeux de quelques érudits l’inconvénient de rendre l’érudition inutile ; car en quoi pourrait s’exercer la sagacité du critique le plus éclairé sur un fait matériel dont l’existence serait incontestée ?

Si donc on attachait quelquefois moins de prix à faire valoir la vérité toute trouvée qu’à se livrer à sa recherche pour l’obtenir à l’aide d’hypothèses et de conjectures, on conçoit comment une unité de mesure, dont la découverte viendrait tout-à-coup contrarier les idées qu’on aurait conçues, serait naturellement mise à l’écart par ceux qui n’auraient point de place à lui donner dans les systèmes métriques qu’ils auraient adoptés.

Tel aurait été probablement pendant quelque temps le sort de la coudée d’Eléphantine, malgré toutes les preuves apportées de son authenticité, si, depuis l’expédition française en Egypte et par suite des facilités que le gouvernement de ce pays accorde aujourd’hui pour y entreprendre de nouvelles explorations, les divers consuls qui y résident n’avaient pas rivalisé de zèle et d’activité pour enrichir l’Europe de monuments et d’objets d’antiquités plus ou moins précieux.

Parmi ces objets, et dans la collection que notre consul général, M. le chevalier Drovetti a cédée pour le Musée de Turin à S. M. le roi de Sardaigne, on distingue l’étalon d’une ancienne coudée égyptienne qui a été retrouvé dans les ruines de Memphis parfaitement bien conservé.