Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/851

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui, suivant M. Champollion, exprime l’unité de mesure appelée pied, comme la figure de l’avant-bras et de la main étendue qui est gravée à l’une des extrémités de cet étalon, désigne l’unité de mesure appelée coudée. Voilà donc un témoignage écrit qui prouve sans réplique que la demi-coudée égyptienne de palmes était une mesure usuelle employée dans l’antiquité sous le nom de pied. L’authenticité des pieds donnés par Pline au côté de la base de la grande pyramide, se trouve donc de nouveau confirmée, de même que la longueur du stade d’Ératostènes de de ces pieds : ainsi disparaissent les erreurs grossières attribuées par Snellius, Riccioli et la plupart des modernes au géographe d’Alexandrie[1], qui recouvre enfin, par la découverte de l’ancien pied égyptien, la juste réputation que lui mérita le succès de la plus grande opération géodosique dont il soit fait mention dans les annales de l’antiquité : opération don les détails ne nous sont point parvenus, mais dont Pline, qui les connaissait sans doute, disait : improbum ausum, verum ita subtili computatione comprehensum ut. pudeat non credere[2].

Quand les preuves d’un fait sont devenues surabondantes, il arrive presque toujours qu’elles continuent de s’accumuler. Ainsi un 4e étalon de coudée égyptienne a encore été retrouvé en 1823, à Memphis, par les soins de M. le consul de Suède Anastazi. Cette pièce, envoyée à Florence pour

  1. Snellii Eratosthenes Batavus, Académie des Inscriptions, t. XXIV. Mémoire de Fréret, pag. 513, ibid., tom. XXVI. Dissertation de Danville sur les mesures de la terre par Ératosthènes, pag. 92.
  2. Pline, Hist. natur., lib. ii. cap. 108.