Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/342

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ont, à notre avis, jeté quelque lumière sur l’ensemble historique de la cité disparue.

I

Quelle est donc cette ville, quand et par qui a-t-elle été construite?

La Table Théodosienne n’en fait pas mention ; est-ce parce que cette ville a été fondée postérieurement à l’établissement de cette carte ; est-ce en raison de son peu d’importance au moment de la confection de ce document?

M. de Gaujal penche pour la première de ces hypothèses ; nous sommes, au contraire, porté à croire que la seconde doit prévaloir.

Si, comme le suppose notre historien, Albinus, ou quelque autre César gaulois, voulant s’assurer le cours de l’Aveyron, avait jeté les fondements de cette ville, un pareil emplacement n’eut pas été choisi, lorsque de tous côtés s’élèvent des hauteurs dominant la rivière. Assise sur le sommet d’une des montagnes de la rive gauche, une ville eût commandé le cours de l’Aveyron et une partie du pays d’alentour. Les substructions de la cité qui nous occupe se trouvent dans la vallée et sur le bord de la rivière, ce qui exclut toute idée d’un « oppidum. » C’est donc à toute autre cause qu’il faut, selon nous, attribuer l’origine de notre ville.

M. le baron de Gaujal mentionne d’une manière générale et sans désignation précise de lieux, l’exploitation des mines métalliques du Rouergue, comme remontant à la plus haute antiquité. Selon toute probabilité, notre historien ne connaissait pas les environs de Villefranche ; car les nombreuses traces d’anciennes exploitations, qu’on y trouve à chaque pas, n’auraient pas échappé à sa sagacité, et son esprit profond et pénétrant n’aurait pas manqué de rechercher l’influence que ces mines avaient pu exercer sur le pays, dans les temps anciens.

Les lignes suivantes extraites de rapports[1] adressés,

  1. Recueil de documents relatifs à l’exploitation des mines métallifères du département de l’Aveyron. — Paris, 1847.