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enceinte, ils lui firent subir le même sort qu’à Carentomag.

La ville ne se releva pas de ses ruines et l’exploitation des mines fut alors interrompue jusque vers le Xe siècle.

Tout en ayant prouvé que la cité de la Madeleine n’est pas Carentomag, M. de Gaujal n’hésite pas, cependant, à croire qu’au moment de sa prospérité, la nouvelle ville avait non seulement dépeuplé l’autre à son profit, mais encore qu’elle avait fini par lui emprunter son nom. Carentomagus seule figure à la Table de Peutinger. Notre historien en conclut que la ville de ce nom est bien celle de la Madeleine. Il appelle la première la ville gauloise et l’autre la ville romaine.

La distance de Rodez à Carentomag, donnée par la Table Théodosienne, est exacte lorsque ce nom se rapporte à la ville gauloise, mais dès qu’il est emprunté par la ville romaine, le copiste de la carte a, dit-il, omis un X ou 10 lieues gauloises[1]. Ce serait donc 25 lieues au lieu de 15 qu’il faudrait lire pour la distance de Rodez à Carentomag. Or, M. de Gaujal est dans l’erreur ; la distance de 15 lieues ou 33 kilomètres 500m est bien celle de Rodez à Carentomag ; mais de Rodez à La Madeleine, il n’y a pas 25 lieues ou 55 kilomètres 825m, mais seulement 50 kilomètres 675m[2].

Du reste, le cartulaire des Cordeliers qui mentionne très exactement Carentomag, près du Mauron, est muet sur le nom de la ville de La Madeleine, probablement perdu à jamais.

III

Comment fut-elle entièrement oubliée? se demande enfin l’historien du Rouergue.

Notre ville n’a pas été aussi oubliée que le suppose M. de Gaujal. Nous avons déjà vu plus haut que dans le

  1. La lieue gauloise est de 2 kilomètres 233m.
  2. Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, tome X, page 164.