Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/369

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au VIIIe siècle, il est opportun de donner les noms des villes principales qui existaient alors ; les voici :

Rodez. Roussennac.
Millau. Salvagnac.
Saint-Affrique. Boussac.
Espalion. Bias.
Peyrusse. Nougairol.
Najac. Rulhe.
Cornus. Agres.
Nant. Peyre-sur-Tarn.
Saint-Antonin. Thérondels.
Capdenac-sur-Lot. Compeyre.
Maleville. Alcas.
Laroque-Valzergues. Vabres.
Sévérac-le-Château. Pousthomy.
Laroque-Césière. Conques. Mo-
Miramont. Saint-Antonin. nas-
Laromiguière. St-Pierre-de-Clairv. tères
Galgan.

On voyait encore de nombreux châteaux bâtis sur des rochers, au bas desquels étaient venues s’abriter quelques maisons. Ces villes du Rouergue étaient entourées de murailles et bien moins peuplées qu’aujourd’hui ; elles étaient entièrement isolées les unes des autres faute de chemins.

Le IXe et le Xe siècles virent encore la population du Rouergue décroître par suite de l’état violent où se trouva la société durant cette époque de transformation sociale qui commença sous Louis le Bègue, pour ne finir qu’à la fin du règne de Hugues Capet, en 996.

Pendant cette période où les seigneurs dépouillèrent le pouvoir royal de toutes les prérogatives pour se les approprier, où toute loi était inconnue, où la force seule remplaçait le droit, où le brigandage était pour ainsi dire l’état normal de la société, des combats continuels ayant lieu, les serfs allaient se ranger sous la bannière du seigneur et laissaient les terres sans culture. De là souvent la famine et presque toujours la misère la plus profonde dans les villes comme dans les campagnes[1].

  1. Hermengaud, comte du Rouergue en 919, du Gévaudan et, par indivis avec ton frère du Quercy, de l’Albigeois, etc., vivait à l’époque la plus critique du Xe siècle. C’est le point culminant de l’anarchie féodale où furent consommés toutes les usurpations. Hermengaud resta fidèle à Raoul, roi de France.
    Raymond II, comte du Rouergue en 957, ayant entrepris le voyage de Compostelle en 961 fut assassiné en route. Son fils Raymond III remporta en 985 une victoire signalée sur les Sarrasins dans le comté de Barcelone. Il mourut en allant en terre sainte en 1010. Il enrichit l’église de Conques de 21 vases en vermeil et d’une selle magnifique du prix de mille livres d’or, trophée de sa victoire sur les Sarrasins.