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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome III 1922.djvu/238

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CHAPITRE XXI


Abolition de la loi salique en Espagne. — Impression de madame la Dauphine. — Séjour de la Cour de Naples à Paris. — Bal donné par madame la duchesse de Berry. — Bal au Palais-Royal. — Maladie du général de Boigne. — Sa mort. — Incendies en Normandie. — Insurrection à Montauban. — Départ des souverains napolitains. — Modération de madame la Dauphine. — Prise d’Alger. — Ordonnances de Juillet. — Incrédulité, désespoir et fureur du pays.

Le mariage du roi d’Espagne avec la princesse Christine de Naples fut suivi très promptement par la déclaration, désignée sous l’appellation de rappel de la Pragmatique, qui rendait les filles aptes à hériter de la couronne. L’effet de cette mesure fut très vif à notre Cour et nulle part davantage qu’au Palais-Royal.

Madame la duchesse d’Orléans m’en parla avec amertume ; elle se trouvait également blessée comme napolitaine et comme française. Je me rappelle qu’elle me dit que cette mesure, si hostile aux autres branches de la maison de Bourbon, avait été regardée comme une offense tellement personnelle par le roi de Naples, son frère, qu’elle avait décidé son départ de Madrid dans les vingt-quatre heures. Cette circonstance m’a toujours fait douter que la reine Christine eût été pour quelque chose dans cette première décision du roi Ferdinand. La mesure, comme tout le monde sait, avait été déjà préparée sous Charles IV.

Quoi qu’il en soit, madame la duchesse d’Orléans me