CHAPITRE XXI
Le mariage du roi d’Espagne avec la princesse Christine de Naples fut suivi très promptement par la déclaration, désignée sous l’appellation de rappel de la Pragmatique, qui rendait les filles aptes à hériter de la couronne. L’effet de cette mesure fut très vif à notre Cour et nulle part davantage qu’au Palais-Royal.
Madame la duchesse d’Orléans m’en parla avec amertume ; elle se trouvait également blessée comme napolitaine et comme française. Je me rappelle qu’elle me dit que cette mesure, si hostile aux autres branches de la maison de Bourbon, avait été regardée comme une offense tellement personnelle par le roi de Naples, son frère, qu’elle avait décidé son départ de Madrid dans les vingt-quatre heures. Cette circonstance m’a toujours fait douter que la reine Christine eût été pour quelque chose dans cette première décision du roi Ferdinand. La mesure, comme tout le monde sait, avait été déjà préparée sous Charles IV.
Quoi qu’il en soit, madame la duchesse d’Orléans me